Le Circuit of the Americas d’Austin est un tracé relativement atypique. Long de 5,5 km, tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, le COTA compte 20 virages (11 à gauche et 9 à droite). Doté de changements de dénivelés assez spectaculaires, il séduit tout autant les pilotes que les ingénieurs pour y tester les performances de leur bolide. La montée dans le virage 1, surnommé « Big Red », et l’enchainement du triple droite sont particulièrement redoutés. Mais à Austin, la météo est aussi un facteur déterminant. Par sa position géographique, le circuit est souvent exposé à des phénomènes, plus spécialement des orages aussi impressionnants que violents.
Cette année, si les prévisions ont été déjouées côté pluie, la température demeure écrasante sur le Texas. Avec une moyenne de 35°C dans l’air et de plus de 50°C en piste, les pneumatiques et leur dégradation sont l’objet de toutes les attentions, d’autant plus qu’une partie du tracé a été récemment resurfacé.
Dès vendredi, les deux premières séances d'essais donnent le ton. Esteban Masson boucle la deuxième séance quatrième en signant son meilleur tour en 2m05.868s sur la Lexus RC F LMGT3 #87. Le lendemain, lors de la FP3, c’est son équipier « Pechito » Lopez qui signe son meilleur chrono en fin de séance pour terminer P8 face à une concurrence féroce avec d’infimes écarts. Adoptant un set-up un peu différent, la #78 se classe P12 sur les trois séances.
Quelques heures plus tard, avec 52°C en piste, les qualifications, d’une durée de 10’ (pilotes Bronze obligatoires), s’annoncent délicates. De nombreux chronos sont annulés et de nombreux pilotes pénalisés pour non-respect des limites de la piste. Sur la #87, Takeshi Kimura voit son meilleur tour effacé, rétrogradant P17. Dans le Top 10 durant la première moitié de la séance, Arnold Robin (#78) franchit la ligne d'arrivée P12.
Pour le départ des six heures de course, la météo est plutôt clémente sur Austin. Les nuages ont laissé place au ciel bleu et le soleil est toujours aussi brûlant. Comme imposé par le règlement, les pilotes Bronze, Arnold Robin (#78) et Takeshi Kimura (#87) sont au volant pour le départ.
L’envol des deux équipiers Akkodis ASP Team est relativement sage. Pas d’emballement inapproprié, la course dure 6 heures… Au fil des tours, un rythme régulier et soutenu s’installe. Après 45’, Arnold Robin pointe P13 et Takeshi Kimura P16. Régularité ne signifie pas lenteur et Arnold en profite pour signer la meilleure vitesse de pointe de la course de sa catégorie avec 263,9 km.
Enchainant chacun un double relai, les deux pilotes laissent place au bout de deux heures à leurs équipiers, Kelvin Van der Linde sur la #78 et Esteban Masson sur la #87. Particulièrement attentive aux limites de la piste, la direction de course distribue généreusement des avertissements aux contrevenants. Kelvin Van der Linde et Esteban Masson n’y échappent pas.
Peu après la mi-course, Kelvin Van der Linde (#78), qui enchaine un double relai, entre dans le top 10, alors que Esteban Masson (P14) cède le volant à Jose Maria Lopez (#87). Pour les deux dernières heures, toujours sous une chaleur infernale, le rythme ne faiblit pas. Clemens Schmid (P12) s’installe dans l’habitacle de la #78 alors que Pechito Lopez poursuit son double relai (P13).
Mise sous enquête pour infraction technique (pneu arrière droit affichant une pression en dessous des préconisations obligatoires), la #78 écope d’une pénalité de 5s et d’un stop and go. Une demi-heure plus tard, c’est la #87 qui est mise sous enquête pour non respect d’un drapeau bleu. La sanction tombe 5’ plus tard avec un drive through.
La dernière heure de course est intense et offre de belles bagarres. Malgré les pénalités, Clemens Schmid et Esteban Masson (revenu au volant) ne lâchent rien ayant à cœur de placer les deux voitures dans les points. Finalement, la #78 coupe la ligne P9, pari gagné alors que la #87 voit filer la 10e position d’un souffle.
A peine la course d’Austin terminée, cap sur le Japon, terre natale de Lexus, vers le Fuji Speedway (13-15 septembre). La rencontre avec les fans japonais et la démonstration de leur ferveur sera à n’en pas douter un moment intense pour l’équipe de Jérôme Policand.
